lundi 30 novembre 2015

Californie 2015 - Point Reyes

Jour 17

Ma théorie du « Lost Day » est une nouvelle fois confirmée. Dans tous les voyages, il y a une journée perdue, une où l’on ne fait rien de ce qu’on a prévu et pour résumer pas grand-chose.

Tout commence pourtant bien. Après les interminables pérégrinations de la veille, on s’est décidé pour une courte escapade. C’est là que San Francisco révèle tout son charme et sa richesse : 20 minutes de voiture pour se retrouver dans un environnement génial, en plein nature, loin de la ville.
Il fait même plutôt beau aujourd’hui, alors c’est vrai que pour traverser le Golden Gate Bridge qu’on voit EN ENTIER, c’est plutôt cool.
Direction Point Reyes donc.
Dès qu’on quitte l’autoroute, soit 5 minutes après avoir passé le pont, on change de monde. Des forêts épaisses, des routes sinueuses, des cyclistes.
On fout la musique à fond pour bien profiter de la nature. C’est là qu’on se rend compte qu’écouter du rap avec une enfant de 7 ans déjà presque bilingue c’est pas la meilleure des idées. Qu’est-ce qu’ils disent comme gros mots…
On a convenu de foncer vers Tomales Bay pour se restaurer à la Oyster Company, qui comme vous vous en doutez vend des huîtres.
Sauf qu’en fait on n’avait pas du tout prévu qu’ils ne vendaient que des huîtres. Pour le reste, tu te poses sur une table avec tout ton matos de pique-nique et tu te démerdes.
On a dû acheter un couteau à huîtres d’occas’ aux vendeurs parce que même ça on n’avait pas.
Donc super, on rebrousse chemin jusque Point Reyes Station, histoire de trouver une supérette où acheter tout ce qui nous manque. On s’installe avec les gamins à une table, pendant que les autres vont faire les courses. Super boulangerie au fait, en plein milieu de ce bled. Les pâtisseries et le pain étaient parfaits.
Bref, début de l’ouverture des huîtres, c’est Fabien qui s’y colle. Et à la deuxième, paf, le couteau en plein milieu de la main. 
Pas beau à voir.
Voilà, fin de la journée pour lui, Rakel et moi. 
Retour en voiture jusqu’à l’hôpital le plus proche, vers San Rafael. On laisse Géraldine et Bruno avec les enfants, qu’eux au moins profitent.
On passe notre après-midi à attendre qu’il soit pris en charge, il voit bien 10 personnes différentes, une vraie leçon en accéléré du fonctionnement du système de santé américain.
On a bon espoir au début que ça aille vite parce qu’il voit tout de suite plusieurs personnes et qu’il n’y a quasi personne dans la salle d’attente.
Mais après une bonne heure, on doit se rendre à l’évidence, ça va durer.
Heureusement que dehors, il fait beau et chaud et que le Mt Tamalpais offre un arrière plan plutôt pas mal.
Ca traîne tellement qu’en fin d’après-midi, on doit le laisser planté là et rentrer vite fait à SF avec Rakel pour rendre la bagnole de location avant la fermeture (vous voyez le topo, hein, une fois pas deux).
Retour plutôt tranquille, dommage, j’ai pas trop le temps de bien profiter de l’arrivée sur San Francisco depuis le nord, re-traversée du pont après l’intrigante et mignonne Sausalito et ses maisons sur l’eau. 
On trouve notre chemin comme des chefs, le plus chiant finalement ce sont ces rues qui grimpent à mort avec un stop tous les 50m.
Même pas fainéants, on revient à la maison avec le métro, on évite le taxi. On est vachement frustré de la journée, Fabien a moins mal, il a des antibios, une belle poupée et ils n’ont pas voulu le recoudre à cause du risque d’infection (rapport aux huîtres, quelle saloperie).
Les enfants ont été sympa, ils ont passé une bonne journée, eux. 
Nous on est tellement frustré qu’on tient absolument à aller boire un coup et manger dans le quartier. On tient à tester le « Social », une brasserie avec de chouettes bières locales. Niveau bouffe en revanche on a tapé dans le graillonneux : que de la friture.

Pas grave, on l’a bien mérité. Même de rentrer un peu beurrés.










jeudi 26 novembre 2015

Californie 2015 - Big Sur

Jour 16

Réveil difficile et matinal. Aller chercher la bagnole de location, aller récupérer les amis de Fabien, aller récupérer tout le monde après.
Le début de journée est bien brumeux. On se laisse descendre le long de Irving Street jusqu’à l’océan puis direction le sud. L’ambiance de cette partie de la ville, le long de cette grande plage est très spéciale, beaucoup de surfers, on se croirait un peu dans une station balnéaire.
On rejoint la Highway 1 vers Daly City. Le temps grisâtre s’améliore vers Santa Cruz. Il y aurait une centaine d’arrêts à faire le long de la route, partout des plages qui ont l’air plus belles les unes que les autres. Dès que le soleil est plus présent, on s’arrête plus régulièrement mais il faut aussi se rendre à l’évidence : on n’atteindra jamais Big Sur si on n’avance pas.
La Monterey Bay nous apparait sous le soleil et même si la côte est moins intéressante ici, la baie elle-même est vraiment chouette.
Le mauvais choix que l’on fait sera de se décider à s’arrêter pour manger à Carmel plutôt qu’à Monterey. 
Carmel est sensé être très mignonne mais franchement, on n’y aura vu rien d’extraordinaire. Un max de retraités blindés. Beaucoup de monde, on a cherché une place pour se garer pendant pas mal de temps. 
Comme on était le 4 juillet, il y avait une espèce de concert en plein air dans un parc. On était content parce qu’ils faisaient des hot dogs. Gratuits, enfin, on donnait ce qu’on voulait en fait. Tout le monde en a eu…sauf Géraldine et moi : on s’est fait passer devant par un gros qui a pris les deux derniers.
On a fini par se rabattre sur un truc de vente à emporter. Donc pour résumer on a bouffé debout dans la rue.
Le reste de la journée fera passer  la légère déception. De Carmel à Big Sur, la route est encore plus belle. On prend le temps de s’arrêter un peu plus, même si on trouvera le moyen de rater l’arrêt au Bixby bridge, dont je me promettais de faire une photo légendaire. Faudra revenir…
Big Sur, on tape en plein dans la mythologie californienne, des écrivains (Kerouac) aux musiciens. Ce n’est pas vraiment un endroit précis mais une région de la côte, entre Carmel et San Simeon, plus montagneuse, plus spectaculaire, plus belle, quoi. 
Falaises, criques, forêts, route qui serpente le long de montagnes qui se jettent dans le Pacifique. 
Il y a un gros inconvénient, spécialement en ce jour de fête nationale : le monde. Particulièrement à Julia Pfeiffer State Park, là où se trouve la plus belle crique de la région, avec sa petite cascade qui tombe dans l’océan. Faut reconnaître qu’on comprend pourquoi les gens se déplacent (nous compris).
Etonnamment, il y a un nombre invraisemblable de touristes indiens. Des Indiens d’Inde, hein, je précise. Et Chinois aussi, mais ça fait longtemps que sur la côte ouest, ils sont présents en nombre.
On s’est perdu en conjectures sur la raison de cette popularité surprenante et soudaine. On a découvert aussi que la communauté indienne de Californie était en plein essor. Et à notre retour, on a croisé un Indien installé à L.A. qui nous a expliqué que la classe aisée indienne voyage désormais beaucoup également. Ils ne restent pas longtemps, quelques jours mais ils sont de plus en plus nombreux à se déplacer.
Bref. Il y avait beaucoup de monde. Mais ça en valait la peine. Surtout qu’on vous a pas dit mais sur toute cette partie du trajet, il y avait des baleines un peu partout. Voilà. Alors elles étaient moins proches qu’en Argentine ou en Afrique du Sud mais bon, on n’est pas totalement blasés encore. 
Avant de repartir, on a fait un stop prolongé sur la chouette plage cachée qui se trouve un peu plus au nord. Là encore, il y avait du monde. Et la brume était de retour. L’ambiance était du coup très spéciale, très océanique quoi, des embruns qui fouettent le visage,du vent, des vraies vagues…A voir la forme des arbres, ça doit pas être inhabituel.
Là commence la partie pas très cool.
Comme j’étais seul pour m’occuper de la location, j’étais le seul à pouvoir conduire. Donc je me suis bourré tout le trajet aller et retour. Sachant qu’on a dû faire à peu près 10 heures de bagnole dans la journée, mine de rien.
Le trajet retour a été affreux. On s’est arrêté manger à Monterey mais après, c’était infernal. Le seul truc assez sympa, c’était qu’on voyait depuis la route tout un tas de feux d’artifice dans tous les coins. 
Alors que je luttais déjà contre le sommeil, à un moment, une bagnole devant nous sur l’autoroute est passée de 100 à l’arrêt complet en deux secondes. Elle s’est mise à chasser, je me suis demandé si elle n’allait pas partir en tonneau et si je n’allais pas être le premier dans un énorme carambolage. Je me suis arrêté à 20 cm de son pare-choc, tout tremblant comme le reste des passagers de la voiture, bien réveillés pour le coup.
Ca m’a mis un coup de fouet pendant 10 minutes mais la dernière heure de trajet en pleine nuit a été terrible, j’étais à deux doigts de sombrer.

On a passé une journée très riche mais faut avouer que c’était pas une très bonne idée de conduire seul sur une journée aussi longue. 






























mercredi 25 novembre 2015

Californie 2015 - San Francisco

Jour 15

Le réveil est difficile pour tout le monde. Aujourd’hui, c’est veille de 4 juillet donc les enfants n’ont pas école.
Géraldine renonce à nous suivre, elle veut se reposer, Rakel aussi, ça tombe bien.
On part donc juste Fabien, Bruno, Nono et moi.
Il fait nettement meilleur temps que la veille, enfin au moins le soleil perce la brume en milieu de matinée.
On prend la voiture pour voir si l’on peut profiter de la vue depuis Twin Peaks. Rien à voir avec la série, c’est juste une colline qui offre un des meilleurs panoramas sur SF et une partie de la baie.
Le vent souffle violemment là haut (même si ce n’est pas si haut que ça). Ce qui est impressionnant, c’est que la brume est à portée de main et on la voit courir juste au-dessus de nos têtes à une vitesse folle, s’accrocher au relief puis s’évanouir. On voit aussi très nettement qu’elle se désagrège au fur et à mesure qu’elle roule vers l’est, qui apparait complètement dégagé, alors qu’elle constitue une véritable muraille en direction de l’océan. D’ailleurs, la côte est à ce moment là la frontière puisqu’une fois encore on ne distingue pas le Golden Gate Bridge.
On prend ensuite la direction du nord pour aller à Baker Beach. Cette plage de la ville est située face à l’océan, légèrement au sud ouest du Golden Gate Bridge.
Du fait de cette proximité avec le Pacifique, on retrouve un temps plus mitigé, même si de temps en temps le soleil se montre.
La plage est grande, envahie de pêcheurs chinois. Pourquoi chinois ? Mystère. Le pont est bien là, tout proche, mais aujourd’hui, on n’a le droit qu’à sa moitié inférieure (ce qui est déjà mieux qu’hier). 
Je suis un peu vert parce que ce que je veux moi, c’est l’inverse…Ces photos avec l’impression que les piliers métalliques sortent du néant…pfff. Je me contente donc de ça, ce ciel qui donne l’impression sur certaines photos que la moitié supérieure a été passée au marqueur blanc.
Le coin est malgré tout fantastique et je dirais même que la brume ajoute du caractère au paysage.
On marche jusqu’au bout de la plage puis on remonte par le chemin qui la surplombe, longeant une ancienne batterie d’artillerie. La végétation maritime aidant, on a de la peine à se croire en pleine ville. On reste un moment à observer un oiseau de proie en vol stationnaire parfait, qui fond ensuite sur sa proie, l’emporte avec lui dans les cieux (on entendait les cris de la souris) et se fait prendre en chasse par un plus gros que lui. Fou.
L’heure est déjà avancée et on commence à être méchamment creusé. On décide de s’inquiéter de ce que fait le reste de la troupe mais on est rassuré : ça glande. On reprend la voiture pour se garer vers Haight Ashbury. Changement de temps de nouveau, soleil radieux…
Bon, je ne vous fais pas de dessin sur ce quartier, qui a connu une renommée mondiale à l’heure du summer of love avec son lot de hippies-junkies. Ca a sûrement changé, ils capitalisent évidemment sur ce folklore mais il reste quelque chose de ce fief de la contre-culture. Evidemment, des mecs crasseux qui se baladent pied nus avec des manteaux de fourrure, des peintures murales à la gloire de Jimi Hendrix, des magasins qui puent l’encens de l’extérieur…
Mais aussi de bonnes boutiques vintages et de chouettes disquaires. On s’arrête manger une omelette et/ou un sandwich très américain au Pork Store Café. Ca pue un peu le graillon mais c’est pas mauvais du tout. Là on est rejoint par les « autres », on fait un peu de shopping pendant le reste de l’après-midi, c’est la première fois du séjour ou presque, ça fait bizarre.
On laisse les enfants rentrer ensuite en voiture et nous on reprend le bus pour rentrer. Toujours son lot de freaks, des mecs qui parlent seuls, etc…
Une fois arrivés à Sunset, ben c’est la purée de pois de nouveau. Dommage parce que ce soir, c’est barbecue chez des amis de Fabien et Rakel. Elle, contrairement à nous, bosse et n’a pas vraiment envie de venir donc elle reste à la maison avec le petit Samuel, qui est assez fâché de voir sa sœur venir, elle.
On va faire des courses chez Traders Joe et on se rend à Richmond dans une maison tout à fait à notre goût, avec un chouette backyard qui permet l’organisation de ce type de sauterie sans aucun souci. Ce soir on n’est pas mécontent d’avoir pris le blouson parce qu’une fois l’humidité tombée, ça pèle salement.

On passe une soirée bien sympa, avec tout un groupe d’expatriés français. Et on prend enfin la décision de louer une voiture pour les deux jours qui viennent, afin de sortir un peu de SF.