mercredi 16 décembre 2015

Israël 2015 - le Golan et Nazareth

Une journée aux confins du pays. On part donc de la rive est du lac de Tibériade, où nous logeons, pour nous diriger vers le nord-est: le plateau du Golan, région hautement stratégique prise à la Syrie lors de la guerre des Six Jours (1967).
Dès après le lac, la route monte plein nord, on passe par Kyriat Shmona, ville située sur le territoire israélien et connue pour être la cible régulière des tirs de roquette du Hezbollah. La ville est située à 1km à vol d'oiseau du Liban, qui débute sur la crête située à l'ouest de la ville. On bifurque à l'est pour un arrêt à Banias, site antique initialement dédié au culte de Pan. C'est aussi là que le Jourdain prend sa source.
On laisse ensuite la forteresse de Nimrod sur notre gauche pour attaquer la montée sur le Golan.
Le plateau était très peu habité à l'époque de la Syrie: les seuls villages sont druzes, cette minorité du Moyen-Orient qui se partage entre la Syrie, le Liban, Israël et la Jordanie. Leur drapeau ressemble un peu au drapeau arc-en-ciel. Les hommes ont de grosses moustaches et portent un chapeau blanc. Leur religion est issue de l'islam mais n'est ni sunnisme ni chiisme. Dans les pays où ils se trouvent, ils exercent pleinement leur citoyenneté: s'ils fournissent ainsi beaucoup d'officiers à l'armée israélienne, ceux vivant sur le Golan sont syriens et sont restés fidèles à leur pays d'origine. Néanmoins, avec les derniers événements, ceux demandant la nationalité israélienne sont plus nombreux.
Le Golan est un plateau pelé et caillouteux, d'origine volcanique, d'où ces rochers basaltiques qui affleurent un peu partout. Des moutons, des militaires (beaucoup de bases de l'armée, des terrains de manoeuvre) et c'est à peu près tout. Ah pardon, des vignes. D'ailleurs on fera une dégustation de vins.
Tout au nord, le Mont Hermon, à 2800m. Le sommet est sur la frontière syro-libanaise mais son versant sud est côté israélien.
On s'approche à quelques mètres de la toute petite bande démilitarisée tenue par l'ONU et qui fait la séparation entre Israël et la Syrie. A quelques centaines de mètres, c'est un pays en guerre totale. Kuneitra, le village syrien en contrebas, n'est plus que ruines, abandonné par ses habitants depuis les guerres israélo-arabes. C'est très bizarre de voir ces gens qui travaillent dans des champs côté israélien, ce camp de l'ONU juste derrière et ces villages syriens qui semblent vides. 
Il va sans dire que la zone est extrêmement surveillée, surtout depuis que des troupes iraniennes venues en support d'Assad ont été repérées dans la région.
A moins de 50km à vol d'oiseau, Damas.
Après une visite du musée archéologique de Katzrin, pause déjeuner (falafel ou shawarma). Ensuite, dégustation de pinard (hips).
Etape suivante, le très beau et impressionnant site de Gamla et ses ruines, où les insurgés juifs livrèrent une bataille désespérée contre Rome. Au même endroit, un sanctuaire pour vautours. 
Ils sont présents depuis les temps bibliques (ils y sont même cités des dizaines de fois) mais sont menacés pour des tas de raisons (empoisonnement par les animaux nuisibles qu'ils mangent, notamment). On a eu la chance d'en voir quelques uns d'assez près. Ils sont immenses et dans le ciel très majestueux. De près, c'est une autre histoire haha.
On aura même croisé un magnifique renard dans les ruines. 
Nous allons ensuite enchaîner vers Nazareth, la grande ville arabe du nord d'Israël. Les deux tiers des habitants arabes sont musulmans, un petit tiers est chrétien. 
L'agglomération fait dans les 200 000 habitants (y compris la ville juive de Nazareth Ilit) mais la circulation y est infernale: on va mettre un temps fou pour atteindre le centre et aller visiter la basilique de l'Annonciation. C'est le site de la maison de Marie où selon la tradition chrétienne, l'archange Gabriel est apparu à Marie pour lui annoncer qu'elle portait Jésus.
Pour ne rien arranger, Géraldine est malade.
Bon, je ne verrai pas grand chose de l'église, je reste avec elle dehors, passant juste la tête pour apercevoir une église immense mais moderne. Curiosité: chaque pays a offert un portrait de Marie à l'enfant, dans la tradition artistique locale. Il y en a de très beaux et d'autres plutôt comiques et assez laids. 
Evidemment, les touristes chrétiens sont nombreux et donc les boutiques de souvenir aussi. Le centre de la ville donne une impression assez chaotique, bruyante et bordélique. Le Moyen-Orient, quoi.
Le retour se fait sans encombres mais c'est long et on n'est pas fâchés d'arriver. Après le repas, on se fait une petite bouteille de pinard du Golan, on a été super prévoyant. 




































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